Les débuts d'une collaboration, entre poésie et musique

Publié le par deb76






























«Je suis un lecteur de poésie, j'écris de la poésie, je pourrais dire entre guillemets que je connais la poésie, et ça cela devrait émaner de tout ce que je dis. Car je ne triche pas, car c'est vingt quatre heures par jour».

Poète québecois, Claude Beausoleil vient régulièrement à Eu (Seine-Maritime)  depuis plusieurs années. Et au printemps dernier,   à l'occasion du 400e anniversairede la création de la ville de Montréal, il a été invité en résidence durant six semaines, jusqu'au début juin. Ensemble, nous avons décidé de réaliser une création commune sur la base de cette phrase titre "Je suis un voyageur que le langage invente".
Ma première rencontre avec Claude Beausoleil a eu lieu au printemps 2007 où il s'était produit au Théâtre des Charmes, où il avait lu  "On the Road" qui avait scotché l'ensemble des spectateurs. Hommage à Jack Kerouac mais aussi à l'ensemble de la Beat Generation, le poète québecois, par la force, la puissance de son interprétation, avait prouvé que la poésie peut-être de plein pied sur le quotidien, d'être vraiment jouissive. Pour ma part, j'avais été totalement subjugué par sa présence.

































Claude Beausoleil  lors de sa lecture de "On the Road "au Théâtre des Charmes au printemps 2007.


Parrallèlement, après avoir travaillé sur la musique de l'exposition "41 artistes disparition Mehdi Ben Barka" oraganisée, notamment par les ligues française et internationale des Droits de lHomme, et où j'ai utilisé pour les textes la synthèse vocale, j'ai mis au point une sorte de cut up sonore, un peu à la manière de William Burroughs. Mais là où Burroughs piochait des phrases dans des textes découpés, là sur un poème lu en  synthèse vocale avec deux voix de femme et une d'homme, la tête de lecture - c'est un raccourci - fait des sauts dans l'échantillon de façon aléatoire. D'où une relecture du poème, avec une distribution différente des phrases, avec parfois des répétitions. L'idée a manifestement séduit Claude. Puisqu'à son retour en France à Eu en mai 2008, il a souhaité que nous fassions ensemble une création pour le printemps 2009. Celle-ci sera l'objet de ce blog, une sorte de journal des avancées, des doutes, des pistes.

Sinon, une courte présentation de Claude Beausoleil. Né en 1948, c'est l'un des poètes les plus importants du Québec, un des plus prolixes en terme d'écriture, de livres, de publications, il défend avant tout la poésie. Avec, toutefois, une fascination pour la poésie mexicaine sur laquelle il a travaillé autour d'une anthologie. Il a traduit aussi les poèmes de Frederico Garcia Lorca, Xavier Villarutia et Silvia Pratt. Il a d'ailleurs de séjourné, avant de venir en France, à Mexico. En fait, il partage sa vie entre le Québec, Paris, Mexico et maintenant la ville d'Eu qu'il affectionne particulièrement.
Sa bibliographie donne le vertige. Il a publié pas moins d'une soixantaine d'ouvrages dont deux romans, «Fort Sauvage» en 1996 et «l'Architecte des sentiments» en 2005, publiés au Castor Astral. En fait, il mène, toujours dans le cadre de la poésie, plusieurs activités. Celle de poète, où le thème de la ville et des voyages, de la solitude sont récurrents dans une langue baroque, sensuelle, particulièrement lyrique. Une poésie contemporaine, rythmée, où le souffle de Kerouac, parfois, tel un solo de saxophone éphèmère, se décèle au fil des textes. Chercheur, titulaire d'un doctorat sur la poésie québécoise, spécialiste des poésie de la francophonie, Claude Beausoleil est totalement immergé dans la poésie. Personnage lunaire, dans le bon sens du terme, il sait faire partager sa passion à tous, qu'ils soient enfants, adolescents ou adultes. Ainsi, une image, lors de la croisière entre Dieppe et Rouen, en remontant la Seine sur le ferry,  il ne connaissait personne. A l'arrivée, à Rouen, il était entouré d'une bonne dizaine de personnes fascinées par son verbe.

Sa bibliographie sur le net :
Poète et critique, Claude Beausoleil est né à Montréal le 16 novembre 1948. Après un doctorat à l'Université de Sherbrooke, sur le motif de l'identité dans la poésie québécoise, il enseigne la littérature à partir de 1973. Depuis 20 ans, Claude Beausoleil est très actif dans le domaine de la poésie. Il a participé à des conférences et à des colloques sur la poésie en Acadie, au Mexique, en France, en Belgique, en Suisse et en Italie. Il a participé à plusieurs festivals de poésie et a collaboré à de nombreuses revues au Québec et à l'étranger dont Estuaire (Montréal), Europe (Paris), American Poetry Review (New York), Eloizes (Acadie) et Plural(Mexico). Claude Beausoleil est aussi directeur de la revue Lèvres urbaines. Critique, il a été chroniqueur de poésie au journal Le Devoir de 1978 à 1985. En tant que traducteur, il a préparé une anthologie de la poésie mexicaine contemporaine et traduit des poèmes de Garcia Lorca et de Xavier Villaurrutia.
Depuis 1972, Claude Beausoleil a fait paraître une trentaine d'ouvrages de poésie.
En 2004, il a rejoint l'Académie Mallarmé dont il était depuis 1997 « correspondant étranger » devenant ainsi membre à part entière, comme l'avait été avant lui Gaston Miron.
 Ce natif de Montréal figure parmi les premières personnes à étudier la littérature à l'Université du Québec à Montréal. Professeur de littérature à partir de 1973, il est chroniqueur au journal «Le Devoir» pendant quelques années et consacre une bonne partie de sa carrière à l'écriture. D'abord formaliste, sa poésie se réoriente au cours des années 80 vers un lyrisme urbain. Il est l'auteur de nombreux recueils, dont plus de vingt-cinq entre 1972 et 1987. Ses publications depuis 1980 sont : «Au milieu du corps l'attraction s'insinue» (1980), «Dans la matière rêvant comme d'une émeute» (1982), «Une certaine fin de siècle» (1983), «S'inscrit sous le ciel gris en graphiques de feu» (1985), «Fureur de Mexico»(1992), et «Le Déchiffrement du monde» (1993), La manière d'être, Les Herbes rouges,1994, La vie singulière, Les Herbes rouges, 1994, Le rythme des lieux, Écrits des forges/L'Orange bleue impression, 1995, Rue du jour, Les Herbes rouges, 1995, Grand hôtel des étrangers, Écrits des Forges / Éditions PHI, 1996, Fort Sauvage, roman, Le Castor astral, 1996, Librement dit, carnets parisiens, L'Hexagone, 1997, Quatre échos de l'obscur, Écrits des forges,1997, La ville aux yeux d'hiver, Écrits des Forges / Éditions L'Âge d'homme, 1998, Le chant du voyageur, Les Herbes rouges, 1998, La poésie acadienne, compilé par Guy Arsenault, Gérald Leblanc et Claude Beausoleil anthologie, Éditions Perce-neige / Écrits des Forges, 1999
L'espace est devant nous, Le Castor astral, 1999, Oscar Wilde, pour l'amour du Beau, Le Castor Astral, 2001, La parole jusqu'en ses envoûtements, La Castor Astral /Écrits des Forges, 2002, Le baroque du Nord, Les Herbes rouges, 2003, Lecture des éblouissements, Le Castor Astral / Écrits des Forges, 2004, Architecte des sentiments, roman, le Castor Astral, 2005, Regarde, tu vois, Le Castor Astral / Ecrits des Forges, 2006.
Actuellement, il travaille sur le thème de Billie Holiday.



PS : Sur les prémices d'une création, j'ai trouvé cette excellente vidéo réalisée par Mediapart  et incluse dans la présentation de l'autoportrait de Denis Podalydès Voix off  paru chez Mercure de France :
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S
j"aime vos mots tres franchementc'est un plaisir de vous decouvrirbonne année et longue vie
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